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Les résidences privées sont-elles l’avenir du logement étudiant ?

Article rédigé le 11/10/2020 par

A chaque rentrée universitaire la même rengaine : les étudiant(e)s de France se plaignent de ne pas avoir pu obtenir un logement auprès du CROUS, les contraignant à une solution externe. En 2019, les chiffres en France faisaient état d’un nombre d’étudiant(e)s qui s’élevait à  2,7 millions alors que les cités universitaires ne disposent d’un nombre de chambres qui ne dépasse pas les 400.000 ! 

Plus d’étudiant(e)s et moins de logements en CROUS

Une majorité d’étudiant(e)s se trouvent donc contraints de trouver une résidence dans le secteur privé : un appartement, un studio, un meublé, une chambre en sous-location… les solutions ne manquent pas, comme en témoignent notamment les offres proposées sur notre site  www.location-etudiant.fr.

Les étudiant(e)s rencontrent toutefois des difficultés particulières puisque louer un logement en agence ou auprès de particuliers nécessite souvent la caution d’un tiers et la garantie d’une résidence longue durée, ce qui est très aléatoire dans la vie d’un(e) étudiant(e). Outre le prix du loyer, l’étudiant(e) doit en outre supporter le coût du déménagement, les dépenses en équipement, sans oublier les assurances habitation.

Heureusement, les propriétaires et bailleurs qui proposent des logements proches des établissements universitaires savent s’adapter à leur clientèle, mais ce n’est pas une généralité. Le bailleur portera toujours sa préférence à un locataire autonome, disposant de revenus et destiné à occuper le logement pour une longue durée dans le temps..

Des résidences étudiantes soumises au marché

L’État n’ignore rien de la situation mais il ne souhaite pas investir en masse dans la création de logements universitaires. Face à ce désengagement, une tendance se dessine depuis quelques années dans le domaine, celles des résidences étudiantes appartenant au secteur privé. Celles-ci proposent des studios ou des logements entièrement meublés. Dans les loyers sont généralement inclus les abonnements à l’eau, à l’électricité, au gaz et même parfois à internet. On peut en outre trouver dans ces résidences des services comme une laverie, voire un parking fermé ou réservé.

De plus en plus de grandes villes en France accueillent ces résidences privées destinées aux étudiants. Celles-ci répondent à l’air du temps, où le marché prend le relais de l’État, pour le meilleur et pour le pire. Comme pour la plupart des services, les logements étudiants sont de moins en moins pris en charge par l’état. 

Le gouvernement actuel et celui de ses prédécesseurs favorisent en effet cette tendance en proposant des réductions d'impôts aux investisseurs dans ce type de logement. Il leur attribue notamment un titre de loueur meublé non professionnel (LMNP) qui permet des allégements fiscaux sur le long terme.

A qui profite le marché ?

Si cette tendance favorise les investisseurs, il place le monde étudiant face aux fluctuations du marché et l’expose ainsi à une possible inflation des loyers. La difficulté d’obtenir des logements universitaires auprès des CROUS ne fera qu’accentuer chaque année le risque d’une flambée des tarifs de location. Les organisations universitaires pouvaient contrôler les prix de tout ce qui se trouvait dans son périmètre, mais la tendance veut que les étudiants sortent justement de ce périmètre.

La sélection s’opérera donc sur le plan financier laquelle favorisera les étudiant(e)s qui proposeront le plus de garanties (notamment les cautions parentales ou de tiers) au détriment des étudiants les plus modestes. On peut en outre difficilement espérer la situation d’une offre qui deviendrait supérieure à la demande et qui permettrait donc de stabiliser les prix. Celle-ci désavantagerait les investisseurs qui se tourneraient alors dans des actions plus rentables. 

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