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Étudiants : pour ou contre le retour des cours en présentiel

Article rédigé le 15/02/2021 par

Le retour des étudiants en présentiel dans les grandes écoles est un sujet fort sensible. Il y a d’une part la volonté de revenir à une “vie normale” faite de présence physique et d’échanges humains, et de l’autre la menace toujours présente d’un virus particulièrement contagieux et la contrainte d’une application stricte des gestes barrières.

Un retour à petites doses ?

Le chef de l’Etat lui-même s’est risqué à proposer un retour “à petites doses” des étudiants dans leurs établissements, si possible dès le début du mois de février. Une annonce qui a été accueillie avec circonspection dans le monde étudiant.

La ministre de l’enseignement supérieur avait proposé dès le 19 décembre 2020 une reprise des cours en présentiel pour janvier en escomptant une amélioration de la situation sanitaire. Peine perdue. Pour le moment, seules les universités ont été rouvertes le 25 janvier aux travaux dirigés en demi-groupe des étudiants de première année.

Le Premier ministre quant à lui n’oublie jamais de ponctuer l’annonce de ses décisions par un sempiternel “si la situation sanitaire le permet” qui autorise implicitement tout changement de cap.

Demi-jauge ou quart de jauge ?

Du côté du corps médical, on se montre plutôt favorable au retour au présentiel. Les médecins soulignent l'anxiété que subissent les étudiants depuis le début des mesures et les nombreux cas de dépressions que cela a provoqué. Un retour à une vie sociale moins virtuelle est devenu selon eux une urgence. Le conseil scientifique préconise donc un retour en présentiel “en demi-jauge ou en quart de jauge”.

Les présidents d’universités réfutent quant à eux l’idée que leurs établissements sont “des lieux de très grande circulation du virus” comme l’avait annoncé le gouvernement en octobre 2020. Ils estiment que les amphithéâtres permettent de respecter les protocoles sanitaires et d’assurer des cours en toute sécurité. En outre, les services de santé universitaires ont désormais à leur disposition la possibilité de réaliser des tests de dépistage au sein même des établissements.

Les enseignants s’inquiètent pour leur part des risques de décrochage qui peuvent atteindre une quantité largement supérieure à celles des autres années. Beaucoup ont constaté impuissants à quelques chutes spectaculaires d'élèves qui avaient du mal à suivre avec attention les cours en ligne.

Les quelques retours entre soulagement et scepticisme

Quid, enfin, des étudiants qui sont après tout les premiers concernés par un retour ou non des cours en présentiel ? Le scepticisme semble prendre le pas chez les étudiants qui ont pu reprendre en demi-groupe leurs travaux dirigés le 25 janvier. Certains avouent que ce retour semble bien provisoire puisqu’à peine assis à leur pupitre, ils ont entendu les médias annoncer la possibilité d’un troisième confinement (qui a été reporté depuis).

En attendant, ce retour à une vie normale a été apprécié. Suivre des cours dans l’ambiance travailleuse des campus est beaucoup plus stimulant que ceux dispensés en ligne que l’on suit seul chez soi. Même si les contraintes sanitaires limitent les interactions avec les autres élèves et les enseignants.

En dépit de l’incertitude qui règne à propos du virus et de son évolution, tout le monde souhaite un retour rapide en présentiel. La priorité sera donnée aux étudiants de trouvant à des périodes clés de leur parcours. Les première année mais aussi ceux qui bouclent leur cursus ou qui sont en troisième année de licence ou de master.

L’important pour les étudiants est également que la qualité des cours soit assurée et que les étudiants ne décrochent pas un diplôme ‘au rabais”, c'est-à-dire accordé pour circonstances exceptionnelles, ce qui le dévaluerait quelque peu à l’avenir.

Le premier ministre et la ministre de l’enseignement supérieur continuent donc de chercher la quadrature du cercle entre enjeux sanitaires et pédagogiques. Ils multiplient les réunions de consultations avec les responsables d’établissement et les représentants étudiants afin de définir un protocole sanitaire dans les salles de cours. La seule certitude est que les cours en présentiel reprendront… “si la situation sanitaire le permet”.

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